Quand t’as soif il faut /bwar/
au début j’étais dans la restauration.
apprentissage en cuisine avec mon père, école hôtelière puis grande école. j’ai travaillé avec des grands chefs, en direction de salle et en gestion de projet. j’ai été inspecteur au guide michelin.
et puis j’ai changé de voie et dix ans plus tard j’étais directeur informatique d’une enseigne de restauration rapide. c’était confortable mais c’était pas moi. j’ai eu envie de changer. j’ai quitté mon poste décidé à revenir à quelque chose qui me ressemble.
je me suis intéressé au pain et au vin, deux univers où on se détourne de la science pour revenir aux méthodes ancestrales de fermentation par des levures sauvages. des levures… de bière. j’adore la bière et je brasse en amateur depuis quelques années. j’approfondi mes connaissances sur son histoire, sa culture, ses méthodes. je décide de créer une microbrasserie et de faire au plus naturel.
je vais utiliser des matières premières françaises, naturelles, artisanales, sans traitements chimiques et du millésime en cours. c’est pas toujours simple mais je fais de mon mieux. ce sera plus facile avec le temps.
je veux faire des bières accessibles et conviviales mais pointues et précises. j’ai quelques recettes sous le coude, je vais en garder trois, les affiner, trouver la juste mesure. Je brasse et je goûte… j’ajuste les ingrédients, les quantités, les durées, les températures. j’en parle, je fais goûter et je recommence.
j’ai une pils à l’allemande, on en trouve pas beaucoup en artisanal et ce style a tellement été malmené par l’industrie qu’on en oublie sa finesse et sa subtilité.
je fais aussi une ale, à l’anglaise. comme les premières bières artisanales que j’ai goûtées. je veux mettre en valeur la mesure et l’équilibre de ce style ultra-abordable.
et il y a une IPA. tête d’affiche du mouvement craft dans sa version américaine, je la travaille aussi à l’anglaise, l’amertume prenant le dessus sur l’exubérance fruitée.
pour le nom je veux aller à l’essentiel : à quoi ça sert, la bière ? à boire. en phonétique ça s’écrit /bwar/… c’est décalé, direct, j’espère que ça plaira.
y a plus qu’à, on emballe et on y va. ça devrait aller : j’ai toujours aimé /bwar/, mais pas seul.
merci d’être là.
Rodolphe, mars 2021