🐑 Petits pas, grandes rencontres [Chronique Quotidienne]

🐑 Petits pas, grandes rencontres [Chronique Quotidienne]

Petits pas, grandes rencontres est une chronique quotidienne, à hauteur de brebis dans la ville des Mureaux . Chaque jour, au rythme doux des sabots et des clochettes, des liens se tissent dans la ville. Un troupeau dans les rues, et la poésie du quotidien refait surface.


🐑 Petits pas, grandes rencontres [Chronique Quotidienne]
Épisode 4 — L’Agneau et le silence
Ce vendredi de Pâques, les sabots ont résonné doucement sur le bitume.
En face de la bergerie du Moulin, nous avons traversé la rue pour arriver devant l’église.
Un bâtiment moderne, sobre, presque discret. Et pourtant…
C’était le Vendredi Saint.
Une journée qui parle de silence, de fragilité, de don.
Alors on a ralenti.
Les clochettes des brebis sonnaient doucement.
Un diacre s’est arrêté. Il a regardé les brebis, puis l’église. Et a murmuré simplement :
« Lui aussi, on l’appelait l’Agneau. »
J’ai regardé Foi, Espérance, Amour et Grâce.
Aucune ne savait ce qu’était ce Vendredi-là, mais elles semblaient le sentir.
Un calme particulier les enveloppait.
Elles n’avaient rien à dire. Juste être là.
L’Agneau de Dieu…
Ce n’est pas un animal comme les autres. C’est une image.
Un geste d’amour offert sans retour.
Un silence qui console.
Une douceur plus forte que la violence.
Grâce s’est arrêtée juste devant la porte.
Espérance a levé la tête vers la croix dressée.
Et moi, j’ai pensé que ce jour-là, même les brebis savaient se faire prière.
Les enfants du quartier sont passés un peu plus loin.
Ils riaient, insouciants. Et c’était bien.
Parce qu’après la Croix, vient la lumière.
Et dans leurs rires, c’était déjà un peu dimanche.

— Jean-Marc, berger urbain


🥾 Petits pas, grandes rencontres [Chronique Quotidienne]

Épisode 3 – 18 avril 2025 — La mémoire sous les sabots
Cet après-midi, nous avons mené Foi, Espérance, Amour et Grâce jusqu’à une maison pas comme les autres.
Une maison où l’on prend soin de la mémoire.
Où l’on parle doucement.
Où les silences ont le droit de rester là.
La Maison des Sages, aux Mureaux.
Un lieu d’accueil pour les aînés, où l’on vit ensemble, avec douceur.
Un résident s’est mis à nous parler de son adolescence, quand il partait aider un berger à conduire son troupeau dans les Alpes.
Il passait plusieurs semaines dans les alpages. Son visage s’est alors illuminé de souvenirs.
Une résidente a fredonné en voyant les brebis :
« Il pleut, il pleut, bergère, rentre tes blancs moutons » — et nous a tous entraînés à sa suite pour les deux couplets.
Foi a posé son museau sur une main ridée. Espérance a bêlé doucement dans le jardin. Amour a charmé les animatrices. Grâce, elle, s’est installée en plein milieu comme si c’était son salon.
Et puis, une autre surprise : cette maison, c’était autrefois celle de Frédéric Dard, le père de San-Antonio. Il aurait sans doute aimé ces quatre brebis et leurs sabots discrets — et trouvé un moyen de les faire entrer dans une de ses aventures.
Nous, on a juste observé. Et souri.
Parce que parfois, les souvenirs remontent à la surface… au rythme des sabots.

Sans épuiser nos anciens, nous sommes repartis au son joyeux des grelots,
Retrouver adultes et enfants dans les parcs en bord de Seine.

— Jean-Marc, berger urbain

PS : Cette magnifique Maison des Sages, qui vient d’ouvrir, n’est pas encore complète. Il reste 4 accueils possibles (maladie d’Alzheimer) dans ce coin de verdure. Peut-être, pensez-vous à une personne ?
👉 https://lesmureaux.info/la-maison-des-sages/


🎉 Petits pas, grandes rencontres

Épisode 2 – 17 avril 2025 — Clochettes et baskets à Bellonte

Aujourd’hui, on s’est mêlés aux Animations de Printemps sur la place Bellonte. Entre un atelier réparation de vélos, un stand pour redonner vie à des baskets, et un café-gâteau avec Territoire Zéro Chômeur… il manquait juste un petit troupeau pour rendre tout ça encore plus vivant, ou pour mettre un peu le bazar.

Grâce a inspecté les pneus. Foi s’est intéressée de très près aux baskets nettoyées.
Amour a essayé de chiper un petit gâteau sur la table du partage.
Espérance, elle, a trouvé un petit buisson à croquer entre deux stands et a décidé que c’était parfait.

Des enfants ont caressé, des adultes ont discuté, et tous ont voulu leur donner à manger dans le creux de leur main. 

Les moutons ne réparent pas les vélos.
Mais ils recousent des liens.

Deux mamans, avec poussettes et vélo réparé, ont marché un bout de chemin avec nous. Jusqu’à une rue encore inexplorée par les sabots et les clochettes. Rue Chateaubriand, les brebis ont découvert un nouvel espace, et le berger aussi. 

Et, comme un signal, les enfants du quartier sont sortis. Un peu timides au début, mais très vite familiers, curieux, rieurs.

Le lien s’est tissé. Encore une fois.

À petits pas.

— Jean-Marc, berger urbain


🐑 Petits pas, grandes rencontres

Épisode 1 – 16 avril 2025 — Un an de clochettes dans la ville

Il y a un an, elles ont fait leurs premiers pas sur le bitume.
Grâce, Foi, Amour et Espérance. Quatre brebis et un espoir plus large qu’un pré de printemps.

Depuis, elles ont traversé rues, parcs, écoles, quartiers, toujours avec ce petit “diling diling” qui fait tourner les têtes et sourire les passants.
Elles ne parlent pas, mais elles racontent tout. Le calme. Le lien. Le ralentissement.

Un an que les clochettes sonnent doucement dans les rues des Mureaux.
Et chaque pas a tissé un fil invisible entre des mondes qui se croisent rarement.
Un an de regards échangés. D’enfants fascinés. D’adultes touchés.
Un an de petits pas. Et de grandes rencontres.

— Jean-Marc, berger urbain